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"Vous avez capturé mon corps, mais mon âme sera libre pour l'éternité."

Maria Conga

Nom: Maria Conga

Nom en captivité: Maria da Conceição

Père: Octacílio (roi du Congo)

Mère: Maria

Lieu de naissance: Congo (Afrique)

Lieu de captivité: Ville de Magé (État de Rio de Janeiro, Brésil)

Libérée: en 1827 (à 35 ans)

Fondé: Quilombo Maria Conga en 1827 (à 35 ans)

Dates de vie: née en 1792 - décédée en 1895 (103 ans)

Lieu d'enterrement: Eglise Nossa Senhora da Piedade de Inhomirim (ville de Magé)

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Maria Conga est une des multiples représentations de “preta-velha” (un esprit de vieille femme noire dans Umbanda, une des religions afro-brésiliennes) qui fait partie, chez les médiums, des rites umbandistes et des croyances afro-brésiliennes. Après la publication du décret municipal qui fit de l’Umbanda un patrimoine immatériel de Rio de Janeiro, le lieu spirituel (“Tenda Espírita”) Vovó Maria Conga de Aruanda dans le quartier de Estácio fut le 1er centre d’umbanda à être enregistré. Cet esprit puissant a même une prière, selon les praticiens de cette croyance, c'est une femme âgée avec beaucoup de sagesse qui cherche toujours à instruire. Cette figure liée aux esprits de Preto Velho en Umbanda est un magnifique symbole, et la figure de Grand-mère Maria Conga représente l'esprit d'humilité, de sérénité et de patience que nous devons toujours garder à l'esprit, surtout pour pouvoir évoluer spirituellement. C'est pourquoi son aide est toujours destinée à l'instruction. Généralement, les personnes qui la recherchent veulent plus de sagesse et d'intelligence, quelque chose que peu d'autres esprits apporteront.

Grand-mère Maria Conga a la sagesse des Pretos Velhos et apporte la force de Dieu (Zambi) à ceux qui veulent trouver et apprendre la foi, sans voir qui, sans juger personne ni signaler les péchés. On dit que la présence de Grand-Mère Maria Conga représente un soulagement, un réconfort pour nos souffrances et une leçon de vie de quelqu’un qui, avec sa pipe blanche, sa jupe carijó (=jupe large), son chapelet de larmes de Notre-Dame, s'assoie sur une souche de bois dans le terreiro (un lieu de culte) et nous raconte des histoires de sa vie brésilienne, nous apprenant que c'est un cadeau de pouvoir vivre avec nos propres enfants.

Histoire de la lutte

Chaque histoire d'insurrection et de résistance que la population d'ascendance africaine construit dans l'histoire de la lutte contre l'oppression et la violence d'État a son origine dans la lutte contre l'esclavage des Noirs au Brésil. Nous apprenons des références ancestrales des personnes qui ont vécu l'esclavage, des méthodologies de confrontation collective et des actions continues, qui s'organisent également en fonction des besoins de chaque époque. La violence, le génocide, l'expropriation de la main-d'œuvre, la servitude et l'effacement de la mémoire sont les armes que l'État utilise pour exterminer la population et les savoirs noirs, en revanche, l'organisation quilombola met en évidence que la stratégie collective, continue et organisée du peuple, a une puissance révolutionnaire. Un bon exemple de cette organisation est le Quilombo Maria Conga, situé dans la municipalité de Magé, cet espace historique fait référence à l'un des personnages les plus importants de l’histoire de l’ethnie africaine, constamment produisant la confrontation et redonnant signification à l'action historique pour la liberté d'une population d'ascendance africaine et indigène. Maria Conga est une inspiration qui prit différentes formes, en commençant par le caractère religieux auquel Umbanda fait référence grâce à sa sagesse aux femmes guérisseuses, en passant par l'image de la grand-mère, vieille femme noire, qui mène sa famille à travers les années avec responsabilité, étant souvent cette vieille dame pourvoyeuse financière et affective de tous ceux qui l'entourent, et surtout, grâce au réel personnage qui traverse les générations racontant et perpétuant la mémoire de sa culture.

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Dans ce sens large, l'expérience du quilombo est la nature même de ce que nous présentons comme un projet révolutionnaire, l'exemple de la confrontation à la violence d'État, qui produit au quotidien des sens de la vie matérielle sans laisser la formation de la collectivité perdre ses propres repères. Maria Conga est née en 1792 sur le continent africain, fut enlevée et expédiée du port de la région que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Congo. Elle arrive au Brésil autour du 1804, à l'âge de douze ans, séparée de sa famille, vendue à un fermier à Salvador et rebaptisée Maria da Conceição. A 18 ans Maria Conga est revendue et arrive à Magé, à 24 ans elle subit un autre changement de “propriétaire”, où elle continue à travailler pendant 11 ans, et à 35 ans elle est libérée. A partir de cet événement, Maria de Congo devient la référence dans l'action de libération des esclaves, tant fugitifs qu'affranchis, et fonde Quilombo Maria Congo.

Histoire de Maria Conga

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Maria Conga était fortement bouleversée par la mort de sa mère, et en plus, elle craignait que son père ne travaille plus avec autant d'acharnement et de détermination en faveur de la charité envers les nécessiteux. Cependant, cela ne se produisit pas et il l'a en plus aidée à renforcer sa foi. Au bout d'un moment, Maria Conga se mit au service de Zambi (Dieu), d'Oxalá, de tous les Orixás et de toutes les Divinités de Lumière qu'elle invoquait avec dévotion au moment où elle accomplissait ses bénédictions et ses guérisons. Et tout cela, même à un jeune âge. À un moment donné, Maria Conga se retrouva seule quand son père décida de se battre pour la libération des esclaves, s'enfuyant pour tenter d'atteindre Monte dos Perdidos.

Espérant toujours que son père puisse revenir la chercher, Maria Conga pleurait et demandait la protection de Zambi pendant des nuits, et qu'il lui montre la voie à suivre. Une nuit, après avoir pleuré et invoqué protection, Maria Conga se retrouva face à une lumière venue du ciel et à une figure de femme qui lui parlait avec la voix de sa mère, lui demandant d'avoir de la force dans les jours de douleur et de larmes qu'il lui faudrait encore affronter, et qu’elle ait la forte foi en Zambi, qu’elle garde l’espoir, car son père reviendrait la secourir. Au fil du temps, la renommée de Maria Conga grandit parmi les Quilombos et les fermes voisines, où les Seigneurs de “Engenho” (=un dispositif destiné à la fabrication du sucre, regroupant la presse (moenda en portugais), la « maison des chaudières » (casa das caldeiras) et la « maison de purification » (casa de purgar)) et les négriers craignaient que son père ne vienne la secourir, ce qu'il tenta d'ailleurs à quelques reprises, mais sans succès.

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C'est alors que le colonel de la ferme où vivait Maria Conga décide de l'emprisonner, obligeant son père à se rendre. Le colonel a ligoté et fouetté Maria Conga, en décidant qu'elle resterait attachée sur le poteau jusqu'à ce que son père ne change de place avec elle. Se tournant vers Zambi, le père de Maria Conga a eu une vision de sa responsabilité envers tous les noirs qui habitaient les Quilombo, et ne pouvait pas aller chercher sa fille en mettant la vie des autres en danger. Presque au même moment, Maria Conga eut une vision de paix et une lumière protectrice l'enveloppa, emportant les chagrins et les peines de son martyre, la laissant en paix, avec une expression sereine dans les yeux. Bientôt, l’espoir revint. Le regard a simplement désarmé la main du négrier (surveillant), qui ne voulait plus obéir aux ordres du colonel de la ferme, cependant, craignant pour sa propre sécurité s'il ne punissait pas Maria Conga, il continua à la fouetter, cependant, chaque fois qu’il le faisait, sa main s’arrêtait et ne donnait que des légers coups.

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A ce moment, accourut la compagne du surveillant pour l'avertir que leur fille brûlait de fièvre et avait des convulsions. Le surveillant courut et prit dans ses bras la fille déjà évanouie et l’emmena dans la senzala (la maison des esclaves), où se trouvaient les Noirs les plus âgés et les plus sages. Une vieille femme noire lui dit que le seul espoir de sauver sa fille de la mort était Maria Conga, qui était enchaînée au poteau, victime des coups de fouet qu'il lui avait donnés à la demande du fermier. Le surveillant libère donc Maria Conga en lui demandant pardon et en le priant sauver sa fille. Sur le chemin, elle cueille des herbes et des fleurs ainsi que de l'eau potable d'un ruisseau. Elle mélangea les ingrédients et fit ses prières. Ella plaça le mélange sur le corps de l'enfant, qui, comme par miracle, fut guéri, ouvrant les yeux et souriant à son père. Avec la guérison de sa fille, le surveillant fut éternellement reconnaissant à Maria Conga.

Profitant de l'occasion, le roi Congo sauve sa fille avec l'aide du surveillant, qui leur laisse le chemin pour s'échapper en toute liberté. Avec son père, Maria Conga raconte ce qui s'est passé et demande un abri pour le surveillant et sa famille. Le roi du Congo, reconnaissant, les emmène tous au Quilombo do Congo, où ils sont restés de nombreuses années. C'est ainsi que Maria Conga est devenue très connue. Pour sa charité et ses cures, elle est devenue la grande guérisseuse de Quilombo, où elle s'est désincarnée par une nuit bien étoilée de pleine lune. Tout au long de son histoire, Vovó Maria Conga est devenue un Esprit de Lumière, pouvant travailler dans les terreiros d'Umbanda, s'incorporant à des médiums préparés à donner des consultations aux personnes ayant besoin de son aide.

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L'histoire raconte que Maria Conga était une esclave d'une ferme de café dans la région sud-est du Brésil, fille d'un roi du Congo, chef des noirs de son Quilombo, et de sa compagne, qui portait également le nom de Maria. Le père de Maria Conga était respecté par tous ceux qui étaient autrefois des esclaves et faisaient partie du Quilombo. L'histoire raconte également que depuis qu'elle était une petite fille, Maria Conga a montré la détermination et le courage de son père, précisément parce qu'elle s'est distinguée comme une combattante et une sauveuse de ses frères noirs réduits en esclavage. 

En même temps, Maria Conga était douce et gentille comme sa mère, très respectée par tous les Noirs. Elle avait une sagesse et une grande force spirituelle, grâce à ces qualités, elle aida son père dans le difficile voyage d'apporter la compassion aux Noirs souffrants. Maria Conga était considérée comme une grande guérisseuse qui pouvait aussi maîtriser les esprits sans lumière qui perturbaient l’âme et le corps des Noirs et des Blancs à l'époque. Avec les enseignements de son père Octacílio, le roi Congo, et de sa mère Maria, Maria Conga devint très connue pour les guérisons physiques, mentales et spirituelles qu'elle effectua sur plusieurs personnes, noires et blanches.

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